L'ordre du Temple possédait deux types de patrimoines bâtis : des commanderies situés en Occident et des forteresses situées au Proche-Orient et dans la péninsule ibérique.
Les commanderies templières

Commanderie templière d'Arville
Une commanderie était un monastère dans lequel vivaient les frères de l'ordre en Occident. Elle servait de base arrière afin de financer les activités de l'ordre en Orient et d'assurer le recrutement et la formation militaire et spirituelle des frères de l'ordre. Elle s'est constituée à partir de donations foncières et immobilières.
La plupart des biens possédés par l'ordre du Temple provenaient de dons ou de legs. Dans les premières années de sa création, les dons fonciers ont permis à l'ordre de s'établir partout en Europe.
Il y eut des commanderies templières dans les pays actuels suivants : France, Angleterre, Espagne, Portugal, Écosse, Irlande, Pologne, Hongrie, Allemagne, Italie, Belgique et aux Pays-Bas. Selon Georges Bordonove, on peut estimer le nombre de commanderies templières en France à 700. [1]
Très peu de commanderies ont pu garder intégralement leurs bâtiments. En France, trois commanderies ouvertes au public présentent un ensemble complet : pour le nord, la commanderie de Coulommiers, en région centre se trouve la commanderie d'Arville et au sud la commanderie de La Couvertoirade.
Les forteresses ibériques

Château d'Almourol
Dès 1128, l'ordre reçoit une première donation au Portugal, des mains de la comtesse régnante du Portugal, Thérèse de León : le château de Soure et ses dépendances. En 1130, l'ordre a reçu 19 propriétés foncières. Vers 1160, Gualdim Pais achève le château de Tomar, qui devient le siège du Temple au Portugal.
L'action de l'ordre du Temple dans la péninsule ibérique était secondaire, car l'ordre tenait à privilégier ses activités en Terre sainte. Cependant, il possédait bien plus de places fortes dans la péninsule ibérique qu'en Orient. En effet, on dénombre au moins soixante-douze sites rien que pour l'Espagne et au moins six pour le Portugal (on compte seulement une vingtaine de places fortes en Orient). C'est également dans cette zone que l'on trouve les édifices qui ont le mieux résisté au temps (ou qui ont bénéficié de restaurations), comme par exemple les châteaux d'Almourol, Miravet, Tomar et Peñíscola. [2]
La maison du Temple de Jérusalem
La maison du Temple à Jérusalem fut le siège central de l'ordre depuis sa fondation en 1129 jusqu'en 1187, date de la chute de la ville sainte reprise par Saladin. Le siège central fut alors transféré à Acre, ville portuaire du royaume de Jérusalem. À la perte de la ville par les chrétiens en 1291, le siège de l'ordre fut à nouveau transféré dans la terre chrétienne la plus proche, l'île de Chypre. C'est à Chypre que vivait Jacques de Molay, le dernier maître de l'ordre avant son retour en France pour y être arrêté. Le siège de l'ordre n'a jamais été installé en Occident.
Les forteresses orientales

Pour pallier la faiblesse de leurs effectifs, les croisés entreprirent la construction de forteresses dans les États latins d'Orient. Les Templiers ont participé à cet élan en faisant édifier pour leur besoin de nouveaux châteaux forts. Ils entreprirent également de reconstruire ceux qui avaient été détruits par Saladin vers 1187. Certains d'entre eux permettaient de sécuriser les routes fréquentées par les pèlerins chrétiens autour de Jérusalem. Les forteresses servaient d'établissement à la fois militaire, économique et politique pour l'ordre.
Au XIIe siècle, après la chute de la ville de Jérusalem contre les forces de Saladin en 1187, les Templiers parvinrent à résister quelques mois dans certaines de leurs places fortes mais, peu à peu, en perdirent la plus grande partie. [3]
Il fallut attendre l'issue de la troisième croisade (1189-1192), menée par les rois de France, d'Angleterre et l'empereur d'Allemagne, pour que les Templiers reconstruisent leur dispositif militaire en Terre sainte.
Au XIIIe siècle, les Templiers possédaient quatre forteresses dans le royaume de Jérusalem : le château Pèlerin construit en 1217-1218, la forteresse de Safed reconstruite en 1240-1243, le château de Sidon et la forteresse de Beaufort tous deux cédés par Julien, seigneur de Sidon en 1260.
Dans le comté de Tripoli, ils disposaient du château de Tortose reconstruit en 1212, d'Arima et du Chastel Blanc.
Au nord, dans la principauté d'Antioche, les places fortes templières étaient Baghras (Gaston) récupérée en 1216, ainsi que Roche de Roissel et Roche-Guillaume qu'ils détenaient toujours, Saladin ayant renoncé à les conquérir en 1188.
Notes et références
[1] ↑ Georges Bordonove, La vie quotidienne des Templiers au XIIIe siècle, Hachette, 2008, p. 118
[2] ↑ Alain Demurger, Les Templiers, une chevalerie chrétienne au Moyen Âge, Seuil, coll. « Points Histoire », 2008, 2e éd. (1re
éd. 2005), p. 249
[3] ↑ Alain Demurger, Les Templiers, une chevalerie chrétienne au Moyen Âge, Seuil, coll. « Points Histoire », 2008, 2e éd. (1re
éd. 2005), p. 233
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